le froid mord
la gueule ouverte
me fait oublier
mon être
les rues désertes
du Nord
me font me contredire
errance du soir
la nuit s’assombrie
plus que jamais
seule
cœur en chamade
la mort aux aguets
je m’embrouille
neige poudreuse
vent en bourrasque
je ne respire plus
garder son calme
baisser la tête
souffle malgré la rafale
il y a de ces froidures nordiques qui
s’incrustent dans le corps humain dans les cuisses même si elles gardent le rythme du marcheur
des oreilles dont le cartilage veut geler le nez se vide de son sang le vent s’immisce
insidieusement malgré le parka vendu à
fort prix toujours garder la tête baisser et avancer
illisibles
les enseignes et les noms de rues
poudrerie sifflante
depuis le milieu de la nuit
démarche paniquée
foulée incertaine
foulard rabattu
et capuche de manteau
automobiles cernées
tic-tac des essuie-glaces
je ne lève pas vraiment la tête
vers la route
du Nord
traces de pas incongrus
chemin tordu
et
trottoir enneigé
défaits
j’arrive chez moi
défaite